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Portrait de Céline Perdriel
Céline Perdriel est une femme du sud. Du sud-ouest plus précisément.
De cette origine, elle a conservé un lien étroit avec les odeurs de la nature et un accent qui pointe parfois au détour d’une sonorité chantante. Au cours de ses 20 ans de carrière, elle a côtoyé tous les univers de la parfumerie, en France et à l’étranger : la Chine, le Moyen Orient et bien sûr Grasse.
Aujourd’hui, elle travaille au sein de la maison de composition Cosmo International Fragrances. Basée à Paris, elle anime une équipe créative en lien avec les différents bureaux de la société américaine, à Miami et à Barcelone.
En 2020, elle rencontre Véronique Le Bihan, créatrice d’Atelier Materi, une marque qui lui permet d’exprimer sa sensibilité et son authenticité. De cette rencontre sont nées certains des parfums-phares de la maison, tels Rose Ardoise et Cuir Nilam.
En un mot, Céline est parfumeuse. Nous l’avons rencontrée pour vous.
Peux-tu nous raconter ton premier souvenir parfumé ?
Enfant, nous vivions à la campagne, entre Toulouse et Agen dans la vallée de la Garonne. Ma mère était décoratrice d’intérieur, tandis que mon père exerçait en tant que médecin de campagne. J’étais entourée de champs, d’arbres fruitiers et de fleurs et leurs odeurs sont ancrées en moi.
Dans mes souvenirs d’enfance, les odeurs occupent une place prédominante, en particulier les senteurs changeantes au fil des saisons. Le réveil du printemps, la chaleur de l’été, le déclin automnal et le froid mordant de l’hiver.
Je me souviens également de l’atelier de mon grand-père, qui était artisan boulanger. Il préparait une spécialité de Bon-Encontre, le tortillon, une couronne parfumée aux doux effluves de fleur d’oranger, de citron et de vanille. J’en garde un souvenir très fort, toujours aussi vif en moi aujourd’hui.
Y a-t-il une odeur de tous les jours qui t’émeut particulièrement ?
Je suis une grande amatrice de thé. Lorsque je travaille, j’en ai toujours une tasse à la main ! J’aime particulièrement le mélange subtil de bergamote et de bois fumé : Earl Grey Smoky est une vraie madeleine de Proust. L’odeur du thé vert Tie Guan Yin qui m’emporte instantanément dans un voyage en Chine.
Mais, l’odeur qui m’émeut le plus est celle de mes deux enfants, l’odeur de leur peau et de leurs cheveux.
Est-ce cette affinité avec les odeurs qui t’entourent qui t’a poussée à devenir Parfumeuse ?
Absolument ! Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours été fascinée par les odeurs. J’aimais sentir tout ce qui m’entourait comme les plantes, les fleurs, les fruits, les légumes, les livres… En grandissant, j’ai découvert que le métier de parfumeur existait et c’est devenu une évidence pour moi.
Au-delà des odeurs du quotidien, quelle place ont les parfums dans ta vie ?
Les parfums jouent un rôle crucial dans ma vie. Je m’identifie profondément aux odeurs car chaque note, chaque fragrance me ramène à des moments spécifiques de mon existence, à des lieux, à des rencontres… Le parfum est indubitablement un élément indissociable de ma propre essence.
Quel a été ton parcours pour devenir parfumeuse ? Qu’est ce qui a guidé cette envie ?
Lorsque j’avais huit ans, à Noël, ma grand-mère m’avait offert un ensemble de fioles contenant différents accords à découvrir comme la rose, le jasmin, des agrumes, des bois, des baumes… J’adorais jouer avec ces flacons, j’explorais les facettes de ces parfums, tellement riches et variées.
Ensuite, je me suis passionnée pour un jeu d’œnologie, qui proposait d’explorer une centaine de notes. Je m’entraînais à reconnaître les accords jusqu’à épuisement. Ça a été un moyen pour moi d’affiner mon sens olfactif.
À mesure que je grandissais, mon intérêt pour la parfumerie s’est intensifié, et j’ai eu la chance de rencontrer Jean-Claude Ellena à Grasse. Sur le moment, je ne me suis pas trop rendu compte de la chance que cela représentait. Il m’a reçu avec beaucoup d’humilité et de bienveillance pour me conseiller sur le choix de mes études. Cela a été un tournant décisif et m’a donné la conviction que ce métier était fait pour moi.
Après le bac, j’ai suivi le parcours alors classique pour entrer en parfumerie : fac de chimie puis Isipca (Institut Supérieur de la Parfumerie, de la Cosmétique et de l’Aromatique Alimentaire). J’y ai étudié 2 années, en faisant notamment une alternance chez Synarome.
As-tu un accord fétiche ?
Plutôt que de parler d’accords fétiches, je préfère dire que j’ai des ingrédients avec lesquels j’aime composer, tels que la sauge sclarée, par exemple. J’ai une véritable fascination pour cette matière, que l’on retrouve d’ailleurs dans Rose Ardoise. Lorsqu’elle est associée à l’Ambroxan, une matière minérale, c’est tout simplement magique.
Je suis également très à l’aise avec les odeurs ambrées, qu’il s’agisse de la chaleur intense du ciste que j’ai travaillé dans Cuir Nilam.
Mais j’ai un aveu à vous faire : je suis addict au chocolat ! J’ai une véritable passion pour le cacao blanc, une matière que l’on retrouve dans Cacao Porcelana. Son odeur grillée résulte d’un travail de torréfaction exceptionnel réalisé par un maître chocolatier.
C’est un ingrédient qui procure le réconfort et évoque l’addiction à la gourmandise. J’aime la sentir régulièrement lorsque je formule, elle me rassure autant qu’elle m’inspire.
Que peux-tu raconter de ta collaboration avec Atelier Materi ?
J’ai découvert la collection peu après son lancement en 2020 lorsque celle-ci comptait six fragrances. J’ai travaillé avec Véronique, la fondatrice, sur la création des deux dernières, Rose Ardoise et Cuir Nilam.
En explorant la collection, j’ai trouvé que tous les parfums avaient quelque chose de spécial, d’un peu sensuel. Ils me procurent une envie irrésistible de les porter sur peau.
J’ai perçu une véritable signature olfactive qui m’a immédiatement séduite, une approche créative peu commune. De vrais partis pris créatifs qu’on ne croise pas tous les jours ! Des fragrances richement élaborées, très texturées autour de la matière, avec une approche moderne et une singularité inégalée.
Ce que j’apprécie particulièrement chez Véronique lors de la création d’une fragrance c’est sa volonté d’oser. Oser des associations contrastées et singulières. Oser l’overdose de matière première dans, une composition. Oser mettre en avant des matières assez rares. Ensemble, nous recherchons constamment le contraste et la surprise, en faisant des choix olfactifs audacieux tout en conservant une élégance naturelle.
J’ai aussi la chance d’être soutenue depuis le début par toute mon équipe dans le développement de cette collaboration que nous avons privilégiée depuis 3 ans maintenant.
Peux-tu nous raconter ton processus créatif ?
Pour pouvoir créer, j’ai besoin d’avoir mes repères. Être entourée d’objets qui me rassurent, m’inspirent, tels qu’une statue de Bouddha en bois de santal qui m’accompagne partout, des pliages origami qui m’évoquent de bons souvenirs, ou encore une photo de mes enfants.
J’aime également avoir mes matières premières favorites à portée de main, pour pouvoir les contempler, les sentir et les toucher. En ce moment j’ai des larmes de benjoin et des fèves tonka. Je joue à les frotter et à les réchauffer au creux de mes mains.
Je crée ma bulle. Je m’isole en écoutant de la musique, j’hume une tasse de thé et je déguste un peu de chocolat… Mais ça, vous le savez déjà !
Comment abordes-tu les propositions créatives d’Atelier Matéri ?
J’apprécie énormément travailler avec Véronique. L’univers de sa marque est puissant et ses demandes sont toujours très inspirantes, regorgeant de mots-clés, de visuels, d’impressions olfactives et d’inspirations personnelles.
Elle fait preuve d’une grande ouverture d’esprit en ce qui concerne la partie créative, tout en maintenant une exigence rigoureuse quant au choix des matières premières. Ces dernières doivent être issues des terroirs les plus exceptionnels et respectueuses tant de l’homme que de la nature. Avant même de commencer à créer, j’aime prendre le temps de trouver un nom pour ma création. Trouver le nom de ma composition est crucial, car il aura un impact sur mon inspiration.
Alors quel a été le nom de création pour Cuir Nilam ? Quelle a été ton inspiration pour cette création ?
Pour la création de Cuir Nilam, Véronique désirait une note de patchouli cuirée, empreint d’une élégance exceptionnelle. Pour la note cuir l’inspiration venait du perfecto en cuir, un symbole de haute couture.
Afin de mieux comprendre cette idée, je me suis plongée dans l’histoire du perfecto et j’ai exploré cette notion en profondeur. Ma recherche m’a amené dans l’univers du cinéma, où j’ai découvert que le premier perfecto avait été porté à l’écran par Marlon Brando dans le film L’Équipée sauvage en 1953.
Le nom de création s’est alors imposé de lui-même : The Wild One.
Quels choix as-tu faits dans la construction de la fragrance Cuir Nilam ?
Il existe différentes variétés de cuir, chacune apportant une teinte unique à une création. Mon objectif était de fusionner ces diverses facettes pour obtenir un cuir riche et précieux, qui soit le plus fidèle possible à cette matière. Dans la construction de cette note cuir, j’ai introduit en tête une note de feuille de violette pour mettre en avant son aspect vert. Je l’ai épicé avec la cardamome et mis un peu de cumin, pour donner de la chaleur.
Quant à la note de patchouli, à l’image du perfecto en cuir, Véronique souhaitait une interprétation très moderne, loin de son image parfois associée au mouvement hippie. J’ai donc travaillé avec une overdose de feuilles de patchouli, et associé différentes qualités pour apporter plus de contraste.
Quel parfum portes-tu ? Est-ce que tu en portes plusieurs ?
Je porte toujours mes créations pour pouvoir les évaluer dans le temps. Mon coup de coeur actuel, et ce depuis plusieurs mois, est Rose Ardoise : sa minéralité, sa force tranquille, ses nuances ambiguës me fascinent. J’aime porter des parfums qui ont marqué certaines périodes de ma vie, qui sont liés à des expériences personnelles. C’est le cas de Fleurs d’oranger de Serge Lutens, qui me ramène à mon enfance et me transporte directement dans l’atelier de mon grand-père. C’est également le cas de Diorella, qui me font vibrer. Cet été, j’ai beaucoup porté la prochaine nouveauté d’Atelier Materi, pour laquelle j’ai reçu de nombreux compliments. Mais patience, elle sortira d’ici peu !